Gouvernance multi niveaux
La gouvernance est l'art des sociétés de se gérer. On distingue toujours des niveaux de gouvernance décrivant l'échelle à laquelle les sociétés se gèrent. Cela va du niveau le plus local, avec éventuellement des unités de voisinage, des collectivités territoriales, des régions et cela monte ensuite au niveau de l'État, d'institutions supranationales comme l'Union Européenne jusqu'au niveau mondial. A quel niveau doit-on gérer quel problème ? C'est une question générale. Selon les traditions politiques, la philosophie de répartition des compétences entre les niveaux est différente. Si l'on s'en tient à l'exemple de l'Europe, les différents États membres de l'Union ont des traditions politiques très différentes. Certaines, comme dans le modèle germanique, sont fondées sur le principe de subsidiarité. Il faut que chaque communauté de base ait la possibilité de se gérer elle-même, selon ses propres règles, et ses communautés ne délèguent la responsabilité de gestion à des niveaux supérieurs, la région, l'État, l'Europe, que s'il est avéré que la communauté de base est dans l'incapacité d'assurer cette gestion. D'autres pays, par exemple la France, ont une tradition différente. On parle de république « une et indivisible ». La seule communauté qui existe c'est la nation. Ce n'est que par délégation que l'on reconnaît que certaines responsabilités peuvent-être exercées au niveau local. Malgré ce contraste, tous ces régimes ont en commun de considérer que chaque question de la société peut être traitée à un seul niveau.
Ces principes politiques traditionnels ne correspondent plus à la réalité de la société : aucun problème ne peut plus être convenablement traité à un seul niveau : l'habitat, l'eau, la santé, l'environnement, la lutte contre l'exclusion sociale, le développement économique, l'éducation, la culture, etc. A chaque fois, une bonne gouvernance implique une bonne articulation des actions à différents niveaux.
La pensée politique reste décalée. Ainsi la construction de l'Union Européenne, son existence même expriment la nécessité que les États membres coopèrent entre eux et reconnaissent la nécessité de se mettre d'accord sur des règles communes mais, en même temps, les États membres ont toujours redouté que l'Union Européenne, personnalisée par la Commission européenne, veuille limiter de plus en plus leur souveraineté. Mais il s'agit de stratégies défensives et il faut progressivement se rendre à l'évidence. C'est la raison pour laquelle, dans l'Union Européenne, s'impose progressivement le nouveau concept de «gouvernance multi niveaux».
Sommaire
Notes et références de l'article
- Le livre vert de la Commission européenne sur la cohésion territoriale
- Faire de l'Union Européenne un modèle de gouvernance multi niveaux fondé sur le principe de subsidiarité active
Voir aussi
Articles connexes
Liens et documents externes
- Pierre Calame, Essai sur l'œconomie, Éditions Charles Léopold Mayer, 2009, Consulter l'ouvrage.
- "Essai sur l'oeconomie", le livre mis en débat sur le site de l'IRE
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